Par définition, la DRH est proche de l’humain. Une division de l’entreprise gérée par des humains, et au service des humains. Derrière cette lapalissade se cache pourtant un paradoxe.
En effet, il fut un temps où les ressources étaient, effectivement, purement humaines. Cette époque n’est pas si lointaine. Les DRH pouvaient alors accomplir leur tache en se contentant d’interactions directes avec les employés de l’entreprise : entretiens, évaluations, embauches…
Ce temps est révolu, ainsi que le rappelle opportunément le baromètre RH 2012 du CSC, publié récemment. La gestion des ressources humaines passe désormais par la technologie.
Dans ce rapport, diffusé par le CSC en décembre, les chiffres parlent d’eux même. La technologie est plus que présente : elle est désormais au cœur de la fonction RH.
Cette réalité apparait parfois de façon directe, dans les réponses des 182 responsables d’entreprise de plus de 500 salariés, situées en Europe. Par exemple, l’une des grandes mutations citées comme essentielle pour les DRH depuis 10 ans est la technologie. Mieux, l’usage des technologies est cité comme la première tendance pour 2013.
Mais parfois, il faut lire plus finement entre les lignes. Car dans la même étude, on apprend que les 2 tendances identifiées par les DRH pour 2013 en seconde et troisième positions sont : les nouvelles façons d’apprendre, et l’essor des réseaux sociaux. Deux évolutions qui nous ramènent encore une fois à la technologie, car il n’est pas de réseaux sociaux ni de e-learning sans technologie. Toutefois, il ne s’agit pas de n’importe quelle technologie.
Du simple quantitatif au cyber RH
J’étais dans ma jeunesse un fervent lecteur de science-fiction. Je me souviens des plus anciens romans, où les robots étaient souvent présentés comme de simples outils, parfois cantonnés aux taches guerrières et répétitives. Puis vint l’ère des robots quasi-humains, ceux qui s’approchaient de l’humanité en acquérant une parcelle de conscience. Ceux qui ont vu ou lu « I, Robot » ou « Intelligence Artificielle » comprennent de quoi je parle.
Il y a de cela dans l’évolution actuelle des technologies RH. Les outils, désormais en mode SaaS, existent certes depuis longtemps. Mais ils étaient souvent cantonnés à des rôles quantitatifs, pour faciliter le recueil puis traiter un grand volume d’information. Ce fût le cas par exemple des outils de gestion des temps. Cette époque est révolue. Nous sommes entrés dans l’ère de la cyber RH, où l’information est secondée par la communication, où elle n’est plus seulement quantitative mais aussi qualitative. Une ère où l’information se veut partagée et interactive. Une ère où l’information se veut aussi connaissance, et où ce savoir nouvellement agrégé, créé ou recueilli doit irriguer l’ensemble de l’entreprise.
L’ère des solutions de gestion des talents, du e-learning, et des réseaux sociaux d’entreprise. Sommes-nous entrés dans l’ère des cybers DRH ?
Probable, et il n’y a matière ni à s’en étonner, ni à s’en inquiéter.
Laurent Hercé
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